Les sources de tension

Pour être en mesure de bien identifier les signes de violence conjugale, ça peut t’être utile de comprendre les sources de tension qui contribue au phénomène.

Parmi celles associées à la violence dans les couples d’hommes, on retrouve les stéréotypes liés aux rôles de genre, les inégalités, les différences liées à l’extériorisation de l’identité sexuelle, l’alcool et les drogues, la jalousie, et la violence homophobe externe.

Dans un contexte social où l’hétérosexualité est une norme dominante, certaines de ces sources de tensions sont spécifiques à la violence dans les couples d’hommes. Et ce, sans compter les pressions à se conformer à un idéal masculin de force et de virilité.

Les stéréotypes

Les normes de genre et les attentes de la société peuvent donner l’impression aux hommes qu’ils se doivent d’être forts et dominants. Ainsi, dans les couples d’hommes, les caractéristiques jugées socialement plus féminines peuvent être utilisées pour dénigrer ou rabaisser l’un des partenaires. C’est pourquoi les insultes homophobes et les commentaires dénigrants concernant les caractéristiques qui ne correspondent pas au standard de masculinité sont des spécificités de la violence conjugale entre hommes.

Néanmoins, il est faux de croire qu’un des partenaires est nécessairement associé au rôle de la femme dans les couples d’hommes. En effet, il n’existe pas de profil type et personne n’est réellement à l’abri de subir de la violence.

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Les inégalités

En contribuant à déterminer qui sera le partenaire « dominant » dans une dynamique de violence conjugale, les inégalités entre hommes peuvent être une source de tension. Décidément, elles peuvent conduire à des différences de pouvoir qui peuvent dégénérer en diverses formes de violences ainsi que limiter la capacité de la personne à se sortir de l’emprise de son partenaire. Ainsi, les différences significatives associées à l’argent, à l’éducation, à l’emploi et à l’âge peuvent entraîner des rapports qui augmentent le risque de victimisation dans les couples d’hommes.

Cependant, ces facteurs n’augmentent pas nécessairement le risque de violence. Bien qu’une différence d’âge, de scolarité, de revenu, d’emploi, de citoyenneté, de santé ou de statut VIH peut entraîner des rapports de pouvoir, elle n’est pas en soi problématique.

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L'extériorisation

Le coming-out, ou dévoilement, est un processus qui est propre à chacun et qui est influencé par une panoplie de facteurs individuels et environnementaux. Il peut se dérouler sur de nombreuses années et se réaliser encore et encore à différents niveaux (Rachel Benoit et Coll., n.d).

Ainsi, si l’un des partenaires divulgue son orientation sexuelle, et que l’autre non, on est dans une dynamique qui permet la « violence mutuelle ». Dans ces circonstances, les deux partenaires ont la capacité d’agir de façon violente. Si l’un des partenaires exerce un plus grand contrôle et use de manipulation, alors le risque de violence conjugale s’avère plus grand.

Pst, si tu veux en apprendre plus sur le processus qui amène les hommes à reconnaître leur orientation sexuelle et à l’intégrer ensuite dans leur identité personnelle et sociale, clique ici.

La consommation

En occident, les hommes gais et bisexuels consomment plus fréquemment, et en plus grande quantité, des substances psychoactives que les hommes hétérosexuels. Selon plusieurs recherches, ces consommateurs présentent certains profils particuliers, dont la polyconsommation, la consommation associée à la sexualité et la consommation de grandes quantités en peu de temps. (Flores-Aranda et coll., 2018) En fait, la consommation d’alcool et de drogues est parfois banalisée dans le milieu gai. (RÉZO, 2015).

Malheureusement, la consommation d’alcool et de drogues est un grand catalyseur de conflit et d’escalade de conflit pouvant potentiellement conduire à la violence dans les couples d’hommes. Pouvant interagir avec d’autres facteurs de stress, il s’agit d’un facteur reconnu pour augmenter les tensions déjà existantes telles que la jalousie.

Les violences externes

Certains participants d’une étude menée par Goldenberg et coll. (2016) ont suggéré que les expériences négatives à l’extérieur du couple peuvent également contribuer à la violence dans les couples d’hommes. Ainsi, le fait d’être exposé à des commentaires homophobes au quotidien peut générer de la colère et de la frustration. Selon eux, les hommes issus d’un environnement moins ouvert risquent d’intérioriser leurs ressentis négatifs, et éventuellement induire de la violence au sein de leurs relations intimes.

 

La jalousie

La jalousie interfère fréquemment avec les autres sources de tension associées à la violence entre partenaires intimes. En effet, elle risque fortement de les intensifier. Ainsi, elle joue inévitablement un rôle dans la probabilité de violence entre partenaires intimes. Selon statistique Canada, 12% des homicides entre partenaires intimes de même sexe ont notamment été attribués à de la jalousie.

« Vas-y faire ta slut au village » 

des hommes de minorité sexuelle ont indiqué avoir été victimes de violence psychologique, physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime depuis l’âge de 15 ans

des cas de violence entre partenaires de même sexe déclarés au Canada, entre 2009 et 2017, sont survenus dans des relations intimes ou amoureuses entre hommes

des homicides entre partenaires intimes de même sexe sont attribués à de la jalousie

Liens entre la violence conjugale et les autres enjeux de santé prioritaires des hommes LGBTQ+

La violence entre partenaires intimes est étroitement liée à d’autres enjeux de santé prioritaires chez les hommes LBGTQ. Elle augmente notamment le risque de contracter le VIH en limitant la capacité d’une personne de négocier des relations sexuelles et des pratiques de consommation de drogues plus sécuritaires.

En effet, outre le viol et l’agression sexuelle, la violence sexuelle consiste à exercer un contrôle sur les décisions de santé sexuelle de l’autre personne. Ainsi, dans certaines situations, la mise à risque de la personne peut être subtile et plus difficile à identifier. Par exemple, les relations sexuelles peuvent être consensuelles malgré le fait que l’un des partenaires pousse l’autre à ne pas utiliser de condom ou toute autre méthode préventive. Sachant que la prévalence du VIH est plus élevée auprès de la communauté gbHARSAH, ce type de coercition est loin d’être sans conséquence.

La violence sexuelle inclut également le fait de poser des remarques porteuses de stigmatisation à propos du statut VIH ou de menacer de divulguer ce statut aux autres. Malheureusement, ce type de maltraitance peut durement impacter l’estime de soi des victimes. Par exemple, elle peut pousser une personne vivant avec le VIH à rester dans une relation violente par peur ne pas pouvoir trouver un autre partenaire prêt à l’accepter.

La violence entre partenaires intimes peut aussi affecter les soins d’une personne vivant avec le VIH. Selon une analyse des données effectuée par la Southern Alberta Clinic, les hommes qui avaient vécu de la violence entre partenaires intimes étaient 1,95 fois plus susceptibles d’avoir eu une interruption significative de leurs soins. En d’autres mots, cela signe qu’ils avaient initialement une charge virale indétectable, qu’ils ont abandonné les soins pendant au moins un an et qu’ils les ont repris par la suite en ayant une cherche virale désormais détectable. Ces hommes étaient également 1,55 fois plus susceptibles d’avoir été hospitalisés pour une cause liée au VIH.

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Theresa Jordan

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